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Les délocalisations : quelles conséquences ? quelles ripostes ?

Atelier animé par :
 ULCGT Ivry
Stéphanie TREILLET – Gérard GOURGUECHON (Membres du Conseil Scientifique d’ATTAC)

UN MAL QUI REPAND LA TERREUR…

Tous les salariés ne sont pas frappés mais tous craignent de l'être. Mais quand y a-t-il vraiment délocalisations ? Sont-elles en développement accéléré ? Et pourquoi interviennent-elles ? Le coût du travail (salaires, protection sociale, sécurité…) si souvent invoqué n'est pas le seul élément qui compte dans les choix des patrons. Il y en a plusieurs autres qui doivent être réunis pour que la chose soit rentable.

Des branches professionnelles sont durement touchées (textile, cuir, confection…) et aussi des territoires géographiques. A propos, qu'en est-il à Ivry et dans le Val-de-Marne ?

Jusqu'ici les délocalisations touchaient surtout des emplois industriels et voilà que maintenant les services sont menacés (centre d'appels…). Cette lèpre va-t-elle se répandre partout ?

On pourrait le croire en entendant les médias, généralement peu bavards en ce qui concerne le monde du travail, qui font largement écho à ce phénomène.

Un véritable chantage à la délocalisation vise tous les salariés : pour garder leur emploi, ils devraient renoncer à tous leurs droits conquis : remise en cause des 35h, blocage des salaires et baisse sensible du prix des heures supplémentaires, développement du travail de nuit, du samedi, protection sociale amputée (retraite, maladie…), révision à la baisse des minima sociaux… et il semble bien qu'il n'y ait pas de fond au gouffre dans lequel on veut nous précipiter.

Alors, les délocalisations, une fatalité ? Non, des choix qui servent des intérêts qui ne sont pas les nôtres. A nous de nous rebeller en formulant d'autres orientations, d'autres solutions.

Des pistes existent qu'il faut explorer, mettre en débat, enrichir et préciser : Un nouveau statut des travailleurs intégrant une « sécurité sociale professionnelle tout au long de la vie » comme le propose la CGT ?

Une harmonisation européenne de la fiscalité sur les entreprises, un socle commun et de bon niveau du droit du travail et des droits sociaux communs à tous les citoyens européens, pour éviter le dumping social ?

Et une nouvelle solidarité des travailleurs à l'échelle européenne et internationale ? Difficile ? Oui, Mais indispensable !

 

SYNTHESE DE L'ATELIER "DELOCALISATIONS "

Un mal qui répand la terreur… Tous les salariés ne sont pas frappés, mais tous craignent de l'être. Au sens strict, délocaliser consiste à transférer une activité de production préexistante en France vers un autre pays, en vue de réimporter les mêmes biens produits ou pour exporter ailleurs ce qu'on y exportait déjà auparavant. Ce phénomène n'est pas nouveau mais désormais il ne se limite plus au secteur industriel et touche certains services (informatique, comptabilité, centres d'appels…).

Il demeure toutefois encore marginal : 2% seulement des entreprises françaises à l'étranger sont actuellement localisées dans l'espace Inde-Chine. Mais il impressionne parce qu'il frappe durement certains territoires géographiques ou certains secteurs professionnels (textile, confection, cuir…).

Les médias lui font largement écho et appuie un énorme chantage à la délocalisation : pour garder leur emploi, tous les salariés devraient renoncer au droit du travail et à la protection sociale chèrement conquis.

Il faut refuser d'accepter la mise en concurrence organisée des salariés à l'échelle de la planète et poser le problème de l'emploi, du développement économique, au niveau où il se pose : celui d'un sous-emploi global à l'échelle mondiale. Au Nord comme au Sud, à l'Est comme à l'Ouest, chacun a droit à un emploi nécessaire pour vivre. Il faut rechercher, organiser, développer, des solidarités entre travailleurs au plan national, européen et mondial. Il faut faire tomber les frontières nationales devenues totalement perméables aux capitaux, mais qui demeurent très hermétiques aux échanges entre syndicats et salariés des différents pays y compris européens.

Pour cela les syndicats doivent apprendre à sortir du cadre trop étroit de l'entreprise pour réfléchir et agir aussi dans d'autres dimensions (travail en réseau avec des syndicats d'autres pays, des associations, certaines ONG…).

Il faut étudier la revendication d'un nouveau statut du salarié, notamment celle proposée par la CGT, d'une "sécurité sociale professionnelle tout au long de la vie" (certains droits attachés à la personne du salarié et non à l'entreprise où il travaille…).

Il faut lutter contre le dumping social organisé par l'Union Européenne en réclamant une harmonisation sociale et fiscale au niveau européen. (L'impôt sur les sociétés a baissé dans tous les pays de l'Union Européenne …au nom de l'emploi). Il faut en outre, exiger des fiscalités qui permettent de financer des solidarités locales, nationales, européennes et mondiales, avec la création de taxes correspondantes. 

 

Propositions issues de l'atelier

Revendications :

L'harmonisation sociale et fiscale au niveau européen pour lutter contre le dumping social.

Une sécurité sociale professionnelle étendue à toutes les insécurités de la vie : 

Droits acquis attachés à la personne du salarié et non à l'entreprise( ancienneté, qualification, proportion significative du salaire maintenu pendant les périodes de chômage…)

Des représentants des salariés doivent être systématiquement membres du Conseil d’Administration des entreprises

Les Comités d'entreprise doivent avoir plus de pouvoirs dans la gestion des plans sociaux (Information très en amont, contenu des mesures…etc.)

Plus de services publics (création d'emplois correspondants à de vrais besoins : crèches ), hôpitaux…

Par ailleurs deux thèmes de réflexion ont été notés :

Le syndicalisme s'est trop enfermé dans le cadre de l'entreprise. Il devrait s'ouvrir bien davantage au territoire, s’organiser en réseau pour développer les solidarités à tous les niveaux, y compris européen et mondial ?

Il faut refuser la mise en concurrence des salariés des différents établissements d'une même entreprise et des différents pays. Il faut poser les problèmes, notamment de l'emploi, au niveau global.

Pour en savoir plus sur les débats de cet atelier

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