UN MAL QUI REPAND LA TERREUR…
Tous les salariés ne sont pas frappés mais tous
craignent de l'être. Mais quand y a-t-il vraiment délocalisations ?
Sont-elles en développement accéléré ? Et pourquoi interviennent-elles
? Le coût du travail (salaires, protection sociale, sécurité…) si
souvent invoqué n'est pas le seul élément qui compte dans les choix des
patrons. Il y en a plusieurs autres qui doivent être réunis pour que la
chose soit rentable.
Des branches professionnelles sont durement touchées
(textile, cuir, confection…) et aussi des territoires géographiques. A
propos, qu'en est-il à Ivry et dans le Val-de-Marne ?
Jusqu'ici les délocalisations touchaient surtout des
emplois industriels et voilà que maintenant les services sont menacés
(centre d'appels…). Cette lèpre va-t-elle se répandre partout ?
On pourrait le croire en entendant les médias,
généralement peu bavards en ce qui concerne le monde du travail, qui
font largement écho à ce phénomène.
Un véritable chantage à la délocalisation vise tous
les salariés : pour garder leur emploi, ils devraient renoncer à tous
leurs droits conquis : remise en cause des 35h, blocage des salaires et
baisse sensible du prix des heures supplémentaires, développement du
travail de nuit, du samedi, protection sociale amputée (retraite, maladie…),
révision à la baisse des minima sociaux… et il semble bien qu'il n'y
ait pas de fond au gouffre dans lequel on veut nous précipiter.
Alors, les délocalisations, une fatalité ? Non, des
choix qui servent des intérêts qui ne sont pas les nôtres. A nous de
nous rebeller en formulant d'autres orientations, d'autres solutions.
Des pistes existent qu'il faut explorer, mettre en
débat, enrichir et préciser : Un nouveau statut des travailleurs
intégrant une « sécurité sociale professionnelle tout au long de
la vie » comme le propose la CGT ?
Une harmonisation européenne de la fiscalité sur les
entreprises, un socle commun et de bon niveau du droit du travail et des
droits sociaux communs à tous les citoyens européens, pour éviter le
dumping social ?
Et une nouvelle solidarité des travailleurs à
l'échelle européenne et internationale ? Difficile ? Oui, Mais
indispensable !
SYNTHESE DE L'ATELIER "DELOCALISATIONS "
Un mal qui répand la terreur… Tous les salariés ne
sont pas frappés, mais tous craignent de l'être. Au sens strict,
délocaliser consiste à transférer une activité de production
préexistante en France vers un autre pays, en vue de réimporter les
mêmes biens produits ou pour exporter ailleurs ce qu'on y exportait
déjà auparavant. Ce phénomène n'est pas nouveau mais désormais il ne
se limite plus au secteur industriel et touche certains services
(informatique, comptabilité, centres d'appels…).
Il demeure toutefois encore marginal : 2% seulement des
entreprises françaises à l'étranger sont actuellement localisées dans
l'espace Inde-Chine. Mais il impressionne parce qu'il frappe durement
certains territoires géographiques ou certains secteurs professionnels
(textile, confection, cuir…).
Les médias lui font largement écho et appuie un
énorme chantage à la délocalisation : pour garder leur emploi, tous les
salariés devraient renoncer au droit du travail et à la protection
sociale chèrement conquis.
Il faut refuser d'accepter la mise en concurrence
organisée des salariés à l'échelle de la planète et poser le
problème de l'emploi, du développement économique, au niveau où il se
pose : celui d'un sous-emploi global à l'échelle mondiale. Au Nord comme
au Sud, à l'Est comme à l'Ouest, chacun a droit à un emploi nécessaire
pour vivre. Il faut rechercher, organiser, développer, des solidarités
entre travailleurs au plan national, européen et mondial. Il faut faire
tomber les frontières nationales devenues totalement perméables aux
capitaux, mais qui demeurent très hermétiques aux échanges entre
syndicats et salariés des différents pays y compris européens.
Pour cela les syndicats doivent apprendre à sortir du
cadre trop étroit de l'entreprise pour réfléchir et agir aussi dans
d'autres dimensions (travail en réseau avec des syndicats d'autres pays,
des associations, certaines ONG…).
Il faut étudier la revendication d'un nouveau statut du
salarié, notamment celle proposée par la CGT, d'une "sécurité
sociale professionnelle tout au long de la vie" (certains droits
attachés à la personne du salarié et non à l'entreprise où il
travaille…).
Il faut lutter contre le dumping social organisé par
l'Union Européenne en réclamant une harmonisation sociale et fiscale au
niveau européen. (L'impôt sur les sociétés a baissé dans tous les
pays de l'Union Européenne …au nom de l'emploi). Il faut en outre,
exiger des fiscalités qui permettent de financer des solidarités
locales, nationales, européennes et mondiales, avec la création de taxes
correspondantes.
Propositions
issues de l'atelier
Revendications :
L'harmonisation sociale et fiscale au niveau européen
pour lutter contre le dumping social.
Une sécurité sociale professionnelle étendue à
toutes les insécurités de la vie :
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